Instruments Medievaux

Musique sacrée VS jeux diaboliques

Written on 5 juin 2017   By   in Loisirs et Jeux, Musique

Sur toute la période médiévale l’Église eut une place prépondérante dans la vie des français. L’église rythmait les journées par le son des cloches et l’Eglise rythmait l’année par les diverses fêtes religieuses et rythmait ainsi toute la vie, inculquant le dogme religieux au plus grand nombre. La musique avait pour cela une grande importance, qui fait le balancier avec l’attirance de toujours du public pour les jeux, que l’Eglise a toujours réprimé.

Qu’entends-t’on par musique sacrée

Lorsque l’on parle de musique sacrée, il convient d’utiliser le bon vocabulaire. Dans l’esprit d’aujourd’hui, la musique sacrée se mélange avec la musique classique qui, elle, n’a en réalité rien de médiévale puisqu’elle est née bien plus tard. La musique sacrée est une musique considérée comme vitale ou capitale pour un groupe religieux, l’Eglise catholique en l’occurrence. De façon plus générale, on peut considérer comme sacrée toute la musique religieuse, qu’elle soit ou non vitale pour la religion ou son rite. Lorsque l’on parle de musique sacrée, il faut savoir qu’elle recoupe aussi bien de la musique vocale, avec des textes reprenant de façon identique ou arrangée les mots des textes religieux. En l’occurrence, les psaumes et les chants grégoriens sont un très bon exemple de musique sacrée. Cette dernière peut être aussi instrumentale, religieuse parce qu’elle est associée à un moment particulier du rite ou parce qu’elle utilise des instruments d’église comme l’orgue.

On peut, pour simplifier la notion de musique sacrée, l’identifier à la musique religieuse, celle des offices, pour la mettre en opposition à celle jouée par les ménestrels, les troubadours et trouvères.

Musique sacrée et religion

La musique sacrée a une dimension importante dans la religion car elle est fait pour tendre vers dieu, pour élever son âme vers le divin. Elle est donc en totale contradiction avec la prolifération des jeux durant toute la période médiévale. Les jeux d’hier ne prennent pas la forme de ceux d’aujourd’hui. Si on trouve mention des échecs, le tournoi ou la joute pouvaient être considérés comme des sports ou des jeux. Surtout, ce sont les jeux d’argent qui ont proliféré. L’Eglise parlait alors de jeu diabolique, la première mention en étant fait au pied de la croix de Jésus auprès de laquelle les soldats romains jouaient aux dés. Cette raison religieuse s’ajoute à une raison sociale, le jeu d’argent étant une source de problème, notamment d’un point de vue de la sécurité. Il était aussi une façon pour les joueurs d’être distraits de leurs préoccupations les plus essentielles comme la religion mais aussi le travail. C’est pour toutes ces raisons que les jeux sont vus par l’Eglise comme diaboliques. Avec le temps, l’Eglise et les états ont compris qu’il ne servait à rien de légiférer contre ces jeux diaboliques. C’est de ce constat que sont nés avec le temps les casinos, le pari mutuel urbain ou les salles de jeux.

Le peuple et les jeux d’argents

La période du Moyen-Âge a permis de mettre en avant une très forte contradiction entre les attentes de l’Eglise envers ses fidèles et leurs aspirations. Alors que l’Église avait pour vocation de tendre vers le divin au travers d’une musique travaillée, utilisant des textes et des instruments de premier ordre, le peuple était en attente de l’inverse. Il était plus dans l’instant en étant à la recherche de jeux d’argent, ceux là même inventés par le diable, au risque d’oublier tous les fondements de la religion et de la société.

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